La protection des forêts
Protéger l’habitat de la faune sauvage
Pour sauver la faune sauvage de Bornéo et Sumatra, Kalaweit travaille avec les communautés locales pour assurer la protection des forêts à très long terme, sans limite de durée.
La gestion des forêts est assurée par l’association ANUA (Aksi Nyata Untuk Alam), tandis que Borneo Flying Club est chargé de la surveillance des forêts. Ces 2 structures dirigées par Chanee et son fils Andrew sont étroitement liées à Kalaweit et agissent dans le même but.
Agir concrètement pour être efficace
Une collaboration étroite avec les villageois et les autorités nous permet de sauver de plus en plus de forêt.
Nous nous assurons que les forêts appartiennent bien aux communautés locales avec lesquelles nous collaborons. Des rencontres régulières sont organisées avec le maire, le chef de village et les familles pour mettre en place la protection de la zone et organiser le suivi. Les villageois ont toujours accès aux terrains pour leurs activités traditionnelles (cueillette de fruits, collecte de rotin et de latex), mais ils ne peuvent pas couper d’arbres, ni chasser. Les zones protégées par l’association sont ensuite rétrocédées aux communautés locales.
Des panneaux de délimitation sont placés en périphérie de la zone protégée, tous les 20/30 mètres. Des postes de gardes sont placés sur les points stratégiques comme les accès, les points d’eau ou les zones les plus élevées.
La surveillance des forêts est assurée par des patrouilles quotidiennes. Elles sont assurées par des gardes forestiers, embauchés au sein des villages partenaires. Ces créations d’emplois renforcent nos liens avec les villageois. Les patrouillent sont équestres et aériennes (drone, paramoteur, hydravion), et permettent de détecter toute activité suspecte.
Jusqu’à présent aucune activité illégale n’a été observée dans ces zones. Cela prouve l’efficacité du programme de surveillance, et témoigne de nos bonnes relations avec les villageois et de leur soutien.
Le visionnage des vidéos des caméras trap placées dans ces zones, nous permet d’avoir une meilleure connaissance de la multitude d’espèces présentes. Cela permet aussi d’observer leur comportement, leurs déplacements et interactions avec les autres espèces.
Nous ne relâchons pas de gibbons dans ces zones. Aucun couple de gibbons supplémentaire ne pourrait y constituer son territoire, faute de place. Les espaces naturels se réduisent drastiquement d’année en année, or les gibbons sont territoriaux et ne peuvent pas partager leur territoire avec d’autres couples. Il s’agit ici de protéger les populations d’animaux sauvages encore libres.
La protection des forêts est une urgence dans une région du monde ravagée par la déforestation. Nous sommes dans une approche concrète, rapide, efficace.
La taille des surfaces protégées augmente de façon régulière en fonction des soutiens que nous recevons. Votre aide est indispensable pour sécuriser plus de forêt et sauver plus d’animaux.
Ile de Bornéo
Région de Kalimantan Centre, district de Barito Utara
Dulan
Elle se trouve à 25 mn de notre camp de Pararawen, elle fait 1 587,4 hectares. Elle est située dans une forêt de 2 500 hectares, comprenant un lac, que Kalaweit souhaite sauver en totalité. Mais cette forêt est cernée par plusieurs compagnies d’huile de palme, de charbon et par la piste d’une compagnie forestière.
Elle est un refuge pour les animaux, notamment pour une centaine d’orang-outans ayant fui la déforestation. L’extrême richesse de la forêt, mosaïque de forêt primaire et secondaire ancienne, permet d’abriter un grand nombre d’individus de chaque espèce : gibbons albibarbis (environ 200 individus), 2 espèces de langurs, ours des cocotiers, panthères nébuleuses, nasiques, macaques à queue de cochon, macaques crabiers, cerfs sambars (une espèce devenue rare), muntjacs etc.
La forêt appartient aux familles du village de Butong, qui pèchent dans le lac. Si la forêt est dégradée par les activités humaines, le lac sera immanquablement pollué et les activités de pêche seront compromises. Pour conserver cette activité essentielle et continuer à vivre dans leur village, les villageois veulent que cette forêt soit protégée de la destruction et se mobilisent à nos côtés dans ce but.
Pararawen forest
Elle est limitrophe au camp de Pararawen, et fait 304 hectares. C’est une forêt secondaire, située à 40 mètres au-dessus du niveau de la mer. On y trouve quelques plantations traditionnelles d’hévéas.
Plusieurs groupes de nasiques, plus d’une une cinquantaine d’individus, y vivent. C’est une espèce de singes endémique extrêmement menacée à Bornéo. 30% de leur territoire se trouve dans cette zone. L’objectif est de sécuriser les 70% restants, pour les protéger à long terme. Cela permettra à ces singes devenus rares et aux autres espèces (binturong, macaques, gibbons, civettes etc.) d’avoir un espace pour vivre.
Cette zone protégée se compose de 2 parties :
- Une partie protégée grâce à la Fondation Brigitte Bardot (en bleu) qui a aidé à la protection de 80 hectares de forêt ;
- Une autre partie protégée grâce aux amis de Kalaweit (en jaune).
Ces deux zones continuent de s’agrandir d’année en année.
Le site de Pararawen
Il est situé face au camp de Pararawen, sur l’autre rive du fleuve Barito, qui borde le camp de Kalaweit, et fait 5 800 hectares. La moitié de la zone est constituée de forêt primaire. Une forte population de gibbons sauvages y a été observée. Nous en assurons la surveillance aérienne.
Cette zone a le statut de sanctuaire ou « Cagar Alam » en indonésien. Il est attribué par le K.L.H.K.(Ministère de l’Environnement et des Forêts). Il possède des extensions dans les provinces indonésiennes appelées K.S.D.A. (Konservasi Sumber Daya Alam). Kalaweit et le K.L.H.K. de Jakarta sont ainsi partenaires pour la gestion de Pararawen via le K.S.D.A. Ensemble ils collaborent en établissant un plan de travail annuel.
Ile de Sumatra
Région de Sumatra Barat, district de Solok
Supayang
Elle est située à l’ouest de Sumatra et fait 466,1 hectares. Avec le soutien des populations locales Kalaweit souhaite protéger 300 hectares de plus. Une cinquantaine d’hectares ont déjà été délimités par l’équipe avec les villageois. C’est une forêt primaire et secondaire, avec une forte valeur pour la conservation. Elle est située entre 600 et 1050 mètres au-dessus de la mer, c’est une zone assez escarpée qui la rend pour l’instant difficilement accessible aux exploitations humaines.
Elle est limitrophe à notre camp de Supayang et est très riche en biodiversité. On y trouve des gibbons, siamangs, ours, panthères nébuleuses, chats dorés, pangolins, tapirs, muntjacs et même des tigres ! C’est une opportunité rare de pouvoir protéger de la forêt de cette qualité.
Elle est limitrophe à une forêt de 20,000 hectares.
Nos centres
de soins
Kalaweit recueille et soigne les animaux rescapés des trafics de la faune sauvage.
Chaque centre de soins est équipé d’une clinique vétérinaire, d’une salle de stockage pour la nourriture des animaux, des bâtiments pour l’équipe (cuisine, chambres, salle de bains, poste de garde) ainsi que de box pour les chevaux des patrouilles.
Ils sont fermés aux visiteurs extérieurs.
À Bornéo, notre centre se trouve dans le village de Pararawen, à une journée de route de la ville de Palangkaraya. Celui de Sumatra, est dans le village de Supayang à trois heures de route de la ville de Padang. Tous deux sont aménagés sur nos terrains, à proximité de nos réserves.
Nos patrouilles de surveillance peuvent ainsi garantir la sécurité de tous les animaux vivant dans nos forêts.
Des centaines d’animaux sous notre responsabilité
Plus de 350 animaux sont actuellement répartis dans nos 3 centres. Ce sont majoritairement des gibbons et siamangs, mais aussi des ours, crocodiles, macaques, civettes, loris etc.
Tous sont issus du trafic de la faune sauvage et sont confisqués par le Département des Forêts qui nous les confie. Parfois les propriétaires acceptent de nous les remettre directement.
Les centres de soins de Kalaweit sont gérés par Yayasan Kalaweit Indonesia, association soeur de Kalaweit France.
Nous n’achetons jamais les animaux, c’est une règle d’or, car acheter un animal entretiendra le trafic de la faune.
Ils arrivent à Kalaweit affaiblis et stressés. Beaucoup sont traumatisés et n’ont jamais vu un autre animal de leur espèce. Ils souffrent souvent de malnutrition et nécessitent des soins.
Leur nouvelle vie commence par plusieurs semaines de quarantaine permettant à notre équipe vétérinaire, d’évaluer leur état de santé et mettre en place un protocole de soins adaptés. Une fois la quarantaine terminée, nos nouveaux résidents pourront rejoindre les infrastructures adéquates.
Concernant les gibbons et siamangs, notre priorité est de trouver à chacun d’entre eux le bon partenaire de vie, et ce dès leur sortie de quarantaine.
Ce sont des animaux monogames qui supportent mal la solitude. Les mises en couples sont délicates avec un risque d’affrontement parfois sévère. Avec l’expérience, nous obtenons des résultats positifs la plupart du temps. Malheureusement certains individus trop détruits psychologiquement refusent tout partenaire et resteront seuls en volière.
De plus, le rythme effréné de la déforestation rend chaque relâcher extrêmement complexe. Surtout pour les gibbons qui ont particulièrement besoin d’espace. Chaque couple a besoin d’un territoire de 12 hectares minimum, bien plus encore (20, 30, 40 hectares..) si la forêt est dégradée.
La grande majorité des gibbons et siamangs recueillis ne quitteront jamais Kalaweit.
Ils sont incapables de se débrouiller dans la nature, handicapés ou infectés par des maladies humaines comme l’Herpès Simplex, ou l’Hépatite A ou B.
Les infrastructures
Les gibbons sont très territoriaux et sont installés dans de grandes volières, éloignées les unes des autres.
La végétation, constituée de grands arbres, est laissée intacte entre les volières pour limiter le stress occasionné par les contacts visuels entre les couples. Ce sont des doubles volières en forme de losange, aménagées (cordes, branches etc) et dotées d’une séparation amovible au milieu pour séparer les partenaires si besoin.
Chacune d’elle fait 12 mètres de long sur 6 mètres de haut et comporte un espace de quarantaine intégré. En cas de maladie cela nous permet d’isoler facilement un des gibbons sans l’éloigner de son/sa partenaire et d’accélérer sa guérison. Les couples sont très unis, et toute séparation est facteur de grand stress pour les animaux. Les jeunes (moins de 7 ans) sont regroupés à plusieurs dans des cages de socialisation avant leur mise en couple.
Les crocodiles sont placés dans 5 enclos, avec grands bassins. Les enclos peuvent être reliés ou isolés. Des clôtures électriques ont été installées aux limites intérieures des enclos des animaux potentiellement dangereux (ours, crocodiles) pour éviter que l’un d’entre eux ne s’échappe.
Les ours sont regroupés dans plusieurs enclos de 15 mètres sur 25 qui communiquent entre eux. Chaque enclos comporte un bassin et des aménagements (pneus, plateformes de repos) et les enclos peuvent communiquer, ou non, les uns avec les autres.
Les autres animaux (macaques, loris, oiseaux…) sont systématiquement placés dans des enclos adaptés à leurs besoins.
Les installations fonctionnent intégralement à l’énergie solaire.
Chaque centre est dirigé par un responsable…
qui supervise une équipe composée de soigneurs, vétérinaires, gardes, cuisinières, maçons.
Les animaux sont nourris 2 fois par jour, ce qui nécessite des ravitaillements réguliers de fruits, légumes, etc. Plus de 5 tonnes de nourriture sont livrées chaque semaine à Kalaweit !
Des équipes de maçons travaillent en permanence à la réparation et construction de nouvelles infrastructures. La construction d’une volière prend un mois de travail pour un budget de 3 000 €.
Nous avons continuellement besoin de fonds pour être en mesure d’accueillir un maximum de gibbons. Malgré le maintien de leur captivité, nous nous efforçons d’offrir à tous ces animaux victimes de l’homme, les meilleures conditions de vie possibles. C’est une lourde responsabilité pour Kalaweit, un engagement à très long terme.